Courgettes et concombres frais sur une table en bois

Une immersion dans le monde des cucurbitacées : la courgette et le concombre

5 septembre 2025

En cuisine, la confusion entre la courgette et le concombre persiste, même parmi les habitués des marchés. En France, certains appellent courgette ce qui est désigné courge d’été ailleurs, tandis que le concombre, cru ou cuit, traverse les recettes sous des noms et des usages variés.

Les pelures et graines, souvent jetées, recèlent pourtant des atouts culinaires et nutritionnels insoupçonnés. Les différences de texture ou de saveur entre ces deux fruits influencent directement la réussite des plats, autant dans la cuisson que dans l’assaisonnement.

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Courgette et concombre : des cousins pas si jumeaux dans nos cuisines

Dans la vaste tribu des cucurbitacées, courgette et concombre partagent la vedette sur les marchés, mais chacun cultive ses propres particularités. La courgette, descendante de l’espèce Cucurbita pepo, se décline en une infinité de formes et de couleurs : verte, jaune, allongée, dodue, noire ou courbée façon Tromboncino. Le concombre, lui, s’affiche sous la bannière Cucumis sativus et n’est autre que le proche parent du cornichon. Les maraîchers valorisent notamment la variété « English », reconnue pour sa peau fine et sa longueur élégante.

On repère rapidement leur air de famille grâce à leur silhouette élancée et leur peau délicate, mais côté fourneaux, tout les sépare. La courgette s’exprime pleinement cuite : sautée dans l’huile d’olive, fondante dans une ratatouille ou caramélisée au four, elle sait se faire douce ou généreuse selon l’inspiration du moment. Le concombre ouvre le bal de la fraîcheur : cru, croquant, il rafraîchit instantanément la salade ou le sandwich, tandis que certains aventuriers le tentent cuit, au grand dam des puristes attachés à sa saveur vive et à sa texture ferme.

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Un point commun cependant : sur le plan botanique, courgette et concombre sont des fruits, même si notre langage courant les range parmi les légumes. En pratique, la courgette se distingue par sa richesse en fibres et en vitamine C, idéale pour les cuissons variées. Le concombre, gorgé d’eau, apporte sa dose de vitamine K et s’illustre dans les préparations crues. Les maraîchers, qu’ils soient de Provence ou d’ailleurs, redoublent d’attention pour garantir la fraîcheur et la diversité de ces légumes sur nos étals, à l’heure où le local et le bio ont le vent en poupe.

Voici un aperçu des rôles phares de chacun à table :

  • La courgette : courge d’été, caméléon des gratins, star des soupes et fierté des potagers.
  • Le concombre : croquant, désaltérant, pilier des salades, atout du tzatziki et des sandwiches raffinés.

Leur culture n’est pas laissée au hasard : sol nourri, compost de qualité et arrosage soigneux sont la clé d’une récolte généreuse. Les producteurs français et européens l’ont bien compris, cultivant ces légumes-fruits avec patience pour répondre à l’appétit et à la créativité des cuisiniers.

Quels secrets pour une cuisson parfaite et des saveurs préservées ?

Dans le rôle du caméléon, la courgette brille. Elle s’invite dans tous les registres : gratin, tarte, soupe, farcie… Sa texture se transforme selon la cuisson. Optez pour une vapeur rapide afin de préserver fibres et vitamine C. Un passage vif à la poêle dans un filet d’huile d’olive conserve sa couleur et son croquant, tandis qu’une cuisson à l’eau frémissante lui donne une tendresse sans excès d’humidité.

Le concombre, roi de la crudité, règne sur la fraîcheur. Coupé fin ou râpé, il dynamise la salade, s’accorde avec une sauce au yaourt ou une touche de sauce soja, clin d’œil à la Méditerranée orientale. S’il se fait rare dans les plats chauds, il peut pourtant surprendre : sauté rapidement ou glissé dans un gaspacho, il se révèle sous un autre jour.

Pour tirer le meilleur de ces deux alliés, voici quelques conseils pratiques :

  • Courgette : cuisson douce privilégiée, attention à ne pas noyer dans l’eau, préférez poêle et four pour sublimer sa texture.
  • Concombre : dégustez-le cru, finement tranché, ou, pour les curieux, testez-le poché brièvement dans de l’eau bouillante.

À Paris, les chefs ne manquent pas d’imagination pour revisiter ces incontournables. Certains glissent des fleurs de courgette dans une fine pâte croustillante, d’autres servent la courgette juste saisie, relevée d’un zeste de citron. En cuisine professionnelle, la précision de la cuisson fait toute la différence, révélant la singularité de chaque ingrédient, sans jamais masquer leur goût originel.

Des épluchures aux graines : astuces futées pour tout utiliser sans gaspiller

Regarder la courgette et le concombre autrement, c’est aussi accorder de la valeur à ce que l’on jette trop vite. Les pelures, riches en fibres alimentaires et en phytonutriments, sont loin d’être des rebuts. Un bon lavage des légumes bio, et voilà les épluchures prêtes à être râpées dans un cake, ajoutées à une omelette ou mixées dans une soupe. Elles apportent une texture inattendue, une couleur verte intense et une concentration rare en vitamines.

Quant aux graines, elles méritent un sort plus noble que la poubelle. Séchées puis grillées à sec, elles deviennent craquantes, légèrement toastées et parfaites pour agrémenter une salade ou des crackers maison. Cette démarche, en plus d’être astucieuse, s’inscrit dans une volonté de réduire le gaspillage alimentaire et de valoriser l’ensemble du produit.

La peau du concombre, elle, relève un tzatziki maison ou se métamorphose en pickles, pour une touche croquante et acidulée. Les fanes ou extrémités, quant à elles, rejoignent le compost ou servent de paillage au jardin, améliorant la qualité du sol et limitant l’arrosage.

Pour une utilisation maligne, voici quelques pistes à explorer :

  • En cuisine : intégrez les épluchures, graines et peaux dans vos recettes, bouillons ou salades pour enrichir goût et texture.
  • Au jardin : compostez ou paillez, et fermez la boucle des cucurbitacées en restituant à la terre ce qu’elle a donné.

Courgette et concombre s’illustrent ainsi comme des champions du goût et de la cuisine responsable, où chaque partie trouve sa place et son utilité.

Concombre et zucchini debout sur fond blanc

Quand le langage de la cuisine change tout : différences culturelles et petits malentendus gourmands

D’un côté à l’autre de l’Atlantique, le vocabulaire des cucurbitacées crée parfois la surprise. En France, le mot « courge » rassemble tout un éventail de légumes : potiron, butternut, pâtisson, courgette… Mais au Canada, « squash » englobe des variétés parfois inconnues sous nos latitudes, du potimarron à la courge spaghetti. En Provence, la courgette se cuisine volontiers farcie, tandis qu’ailleurs, elle change de nom et de recettes.

Le malentendu ne s’arrête pas là. En France, la courgette finit le plus souvent cuite, alors que le concombre se croque cru. Mais dans certaines régions d’Europe de l’Est, le concombre passe à la poêle ou se déguste mariné. Cette flexibilité du langage et des usages brouille parfois les pistes, surtout sur les marchés où la notion de « fruit » ou de « légume » botanique s’efface devant la tradition culinaire.

Petite mise en garde toutefois : certaines cucurbitacées non comestibles, comme la bryone, la coloquinte, la momordique sauvage ou l’ecballium elaterium, peuvent se révéler toxiques. Un détail qui retient l’attention des producteurs et des chefs, toujours soucieux de la qualité et de la sécurité de leurs produits. Cette vigilance, héritée des botanistes du XVIIIe siècle tels qu’Antoine Nicolas Duchesne ou Charles Naudin, continue de façonner notre façon de cultiver, de cuisiner et de transmettre le goût.

Entre confusion sémantique, diversité de recettes et astuces anti-gaspi, la courgette et le concombre prouvent qu’il n’y a pas qu’une seule manière de les aborder. Sur les étals, dans la casserole ou au jardin, ces fruits-légumes invitent à sortir des cases et à explorer, toujours plus loin, leurs multiples visages.

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